Les rues de Quintin, leur nom, leur histoire

Vincent Bechec Mickaël Gendry Claude-Guy Onfray

La petite ville de Quintin (Côtes-d’Armor) s’est développée au Moyen Âge sur les rives du Gouët, avant de connaître un âge d’or aux XVIIe et XVIIIe siècles grâce au négoce des toiles de lin, qui s’exportaient jusqu’en Amérique. La ville close, percée initialement de quatre portes, conserve son château, sa basilique Notre-Dame de Délivrance et des rues étroites et pittoresques aux noms évocateurs : Grande Rue, rue aux Toiles, rue au Lin, rue au Lait, rue du Jeu de Paume…

Dans le faubourg du Vau du Gouët, ce sont les activités artisanales qui résonnent encore sur les vieilles pierres (la tannerie, le tissage), tandis que les quartiers du nord et de l’ouest présentent de magnifiques manoirs et hôtels particuliers.

Au fil des rues et des places de la ville, les historiens Vincent Bechec, Mickaël Gendry et Claude-Guy Onfray nous entraînent dans une visite passionnante qui nous fait découvrir ou redécouvrir l’âme de Quintin.

Parution: 14 avril 2021

  • Stéphane Batigne éditeur, 2021
  • 168 pages
  • 12 x 18 cm
  • ISBN : 979-10-90887-87-9

Extrait

La rue Saint-Yves tient son nom de la chapelle dédiée à saint Yves, située à l’angle de la ruelle du Presbytère. Yves Hélory de Kermartin, né près de Tréguier vers 1253 et décédé au même endroit en 1303, a été canonisé en 1347 sous le nom de saint Yves. Il est le saint patron des professions juridiques et de la Bretagne. Selon la tradition, il serait venu à Quintin et se serait assis à l’emplacement où la chapelle fut construite, beaucoup plus tard, en 1606. La date de 1701 portée sur la façade est celle d’une modification du bâtiment.
Pendant la période révolutionnaire, la chapelle a servi à l’organisation des élections. Elle a aussi abrité une école pour garçons. En 1804, elle est redevenue un lieu de culte. Acquise par la ville, elle a été restaurée dans les années 1960.
Devant la chapelle se trouve une borne de granit gravée d’une coquille Saint-Jacques. Elle rappelle que les pèlerins venus d’Angleterre et débarquant à l’abbaye de Beauport, près de Paimpol, traversaient Quintin pour rejoindre Nantes et le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, l’un des plus grands lieux de pèlerinage chrétiens. La pierre porte l’inscription « 65 km », qui correspond à la distance entre Beauport et Quintin.
Au n° 8, l’hôtel Visdelou de Liscouët est orné d’une belle entrée en demi-lune. Construit en 1760, il fut d’abord habité par François-César Visdelou de Liscouët, nommé gouverneur de Quintin en 1767. En 1755, il avait épousé une fille du négociant en toiles et armateur Mathuren Boschat, sieur de la Porte d’Orain, qui l’avait généreusement dotée. La propriété fut transmise à leur gendre, le contre-amiral Louis Hyacinthe Cavelier de Curverville (1740-1819), qui livra de glorieux combats dans l’océan Indien contre les Anglais. Le bailli de Suffren, sous lequel il ­servait, l’appelait « son fidèle » et l’avait surnommé « le Brave ».

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