Né en 1870 à Rennes dans une famille bourgeoise, Charles Géniaux s’intéresse très tôt aux traditions populaires de sa région natale, dont il parcourt fréquemment les campagnes et les littoraux en quête d’histoires originales à raconter, de personnages pittoresques à rencontrer, de modes de vie traditionnels à documenter. De 1890 à 1905, il écrit un grand nombre d’articles concernant la Bretagne, qui sont publiés dans différents journaux et magazines (L’Illustration, La Vie illustrée, etc.), accompagnés de photos qu’il prend lui-même.
Certains de ces textes font ensuite l’objet de publications sous forme de recueils : La Vieille France qui s’en va (1903), Les témoins du passé (1905), La Bretagne vivante (1912).
Nous avons réédité plusieurs textes de Charles Géniaux dans la collection «Croyances et traditions populaires de Bretagne»:
- Naïa, la sorcière de Rochefort-en-Terre,
- Les rebouteux du Morbihan en 1900,
- Magiciens, sorciers et culte de la mort,
- Naia the Witch of Rochefort,
- Saint-Jean-du-Doigt, le pardon des mendiants.
À partir de 1905, Charles Géniaux se consacre presque exclusivement à l’écriture de romans, dont certains ont pour cadre la Bretagne (comme Les Âmes en peine, que nous avons réédité, mais aussi La Passion d’Armelle Louanais, qui était pressenti pour le prix Goncourt). D’autres lui ont été inspirés par ses séjours en Afrique du Nord (Les Musulmanes, Notre petit gourbi, Sous les figuiers de Kabylie). Jusqu’à sa mort en 1931 sur la Côte-d’Azur, où il s’était retiré pour raisons de santé, Charles Géniaux suit un parcours original pour son époque, sans recueillir cependant de grands honneurs pour son œuvre, si l’on excepte le Grand prix du roman, décerné par l’Académie française en 1917.
En 2019-2020, le travail photographique de Charles Géniaux et de son frère Paul a fait l’objet d’une grande exposition au Musée de Bretagne, à Rennes.