En finir avec la honte de nos racines paysannes

Marie-Paule Gicquel

« La honte, venue de l’enfance, a gravé son sillon dans nos mémoires et laissé une cicatrice qui, même à demi effacée par l’envie d’oublier, se rappelle de temps en temps à notre vigilance. Elle peut arriver à l’improviste, comme une décharge. Nous, qui avons vécu nos premières années dans la campagne bretonne de l’après-guerre, l’avons presque tous éprouvée par intermittence ou de manière durable.

Cet ouvrage est une quête dans les plis et replis d’une mémoire individuelle et collective pour tenter de déceler les stigmates déposés par cette expérience liée à notre enfance. Malgré la persistance de la répulsion que le sujet provoque en nous et les envies d’esquiver une fois de plus, je vais tenter de retrouver quelques expressions et fragments de phrases qui gravitaient autour de ces contraires : honte et fierté. Je vais essayer de déceler, dans ces propos à moitié disparus, une empreinte dont le parler a peut-être gardé la trace, empreinte qui permet d’entrevoir une part de vérité sur nous qui avons été enfants, à cette époque, dans cette région. »

Originaire d’une commune rurale du Centre Bretagne, Marie-Paule Gicquel a mené une carrière de professeur agrégé de lettres modernes. Près de soixante ans après avoir quitté la maison paternelle, elle explore les dessous de ce sentiment qu’elle éprouve encore parfois : la honte de ses racines paysannes.

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  • Stéphane Batigne éditeur, 2023
  • 222 pages
  • 13 x 20 cm
  • ISBN : 9791090887916

Extrait

Pourquoi, dans ce territoire éloigné des centres urbains, alors que nous appartenions à une population fière d’elle-même, sommes-nous si nombreux à avoir ressenti le malaise, la gêne ou l’ébranlement que provoque la honte ? Pourquoi pouvons-nous, les uns et les autres, la rattacher à toute une ribambelle de souvenirs à moitié estompés, de représentations et de sensations plus ou moins claires, et de rejets très marqués ?

* * *

De la honte, héritage douloureux et cicatrice durable, intolérable et insoutenable, nous sommes nombreux à avoir fait une chance. Vécue par des personnes qui avaient été élevées à la dure, elle s’est révélée stimulante. Elle nous a poussés à travailler, à dépasser nos limites et à chercher à aller toujours plus loin. Elle a été une chance parce qu’elle était vigilance et lucidité qui observe, soupèse et aide chacun à se voir dans sa réalité complexe : l’humilité de nos origines, la solidité de nos racines, les contraintes de la réalité, les erreurs et les réussites dans la vie quotidienne et la fierté du chemin parcouru.

Avis

3 réflexions au sujet de « En finir avec la honte de nos racines paysannes »

  1. Bonjour
    Je fais partie de ceux et celles qui, enfants de paysans, ont rejeté leurs origines , leurs racines. J’ai mené une carrière volontairement éloignée de ce monde. Aujourd’hui, malgré moi, il me revient en pleine face avec ma fille qui a fait le choix d’un métier de la terre.
    C’est difficile pour moi d’accepter …
    Je souhaite lire votre livre, j’espère qu’il m’aidera.
    Cordialement

  2. Bonjour M. Baster, merci pour votre commentaire. Le livre sortira le 11 septembre. Plusieurs dates de rencontres-dédicaces sont en cours d’organisation (dont le salon du livre de Josselin, le 24/09). Cordialement,

  3. J’ai bien aimé ce livre, pour moi petite fille élevée à la campagne cela a été très dur d’arriver en ville à l’age de 7 ans, j’ai eu beaucoup de mal à m’y faire, mais on n’avait pas le droit de se plaindre et les parents ne voyaient pas nos difficultés merci pour votre récit

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